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Ici la langue est rude

sous la bourrasque

le souffle est court

marcher dans les pas du pèlerin

vers la chapelle ouverte aux vents

Mourir ici ? Peut être.

 

Sur le chemin

trouver l'empreinte du temps

la montagne ronde s'enfuie

la matière prend une autre consistance.

Sur la lande brûlée

le peintre répand son lavis brun

les herbes tendres frémissent

Perdus dans les sentiers moussus

les bruits du monde s'estompent

le berceau de fougères tangue

la roche affleure

tisse le granit et le schiste

bruyère oubliée de l'été.

Un bref instant

de la palette grise

un rai de lumière jaillit

est-ce de l'eau ? est-ce de l'air ?

une voile mordorée s'étend

lichen étoilé sur la tourbe

mémoire des forêts d'antan

les mots résonnent en silence

la lande garde le goût du sel.

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