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CHANTAL BIDEAU
Ici la langue est rude
sous la bourrasque
le souffle est court
marcher dans les pas du pèlerin
vers la chapelle ouverte aux vents
Mourir ici ? Peut être.
Sur le chemin
trouver l'empreinte du temps
la montagne ronde s'enfuie
la matière prend une autre consistance.
Sur la lande brûlée
le peintre répand son lavis brun
les herbes tendres frémissent
Perdus dans les sentiers moussus
les bruits du monde s'estompent
le berceau de fougères tangue
la roche affleure
tisse le granit et le schiste
bruyère oubliée de l'été.
Un bref instant
de la palette grise
un rai de lumière jaillit
est-ce de l'eau ? est-ce de l'air ?
une voile mordorée s'étend
lichen étoilé sur la tourbe
mémoire des forêts d'antan
les mots résonnent en silence
la lande garde le goût du sel.
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